Camille Houssais
Le Vaginisme
Aujourd'hui on s'attaque à un sujet un peu particulier et tabou : celui du Vaginisme !

Mais au fait, c'est quoi le Vaginisme ??
C'est un trouble sexuel peu connu qui concerne pourtant des milliers de femmes.
Il s'agit d'un dysfonctionnement sexuel assez fréquent qui se traduit par une contraction involontaire. C’est le resserrement réflexe des muscles du plancher pelvien (muscle entourant le vagin) qui se produit lorsqu’il y a tentative d’insérer un objet dans le vagin (tampon, spéculum, pénis, etc.). Cette contraction peut rendre la pénétration impossible (le vagin étant alors totalement clos) ou possible mais très douloureuse." (Source Clé de Venus)
La contraction musculaire peut parfois être douloureuse mais c'est surtout la pénétration ou la tentative de pénétration qui l'est car le vagin est "fermé".
Ce trouble n'est pas une atteinte organique de la sphère gynécologique, dans d'autres termes les organes ne sont pas "malades" mais il s'agit de spasmes involontaires que la femme ne maîtrise pas ... Par conséquent tout rapport sexuel ou consultation gynécologique est une réelle souffrance pour les femmes.
Quelles sont les causes ?
Elles sont multiples mais on considère aujourd'hui que la plupart des formes de vaginismes proviennent de causes traumatiques (violences sexuelles/gynécologique, accouchement traumatique, antécédent de violences physiques ou psychologiques) même si ce n'est pas toujours le cas.
On distingue deux formes de vaginismes :
- Un vaginisme primaire (la femme n'a jamais eu de rapport sexuel avant et lors d l'essai de la première pénétration celle-ci est impossible)
- Un vaginisme secondaire (la femme a déjà eu des rapports "normaux" mais un jour cela ne passe plus)
Le cercle vicieux du vaginisme
L’appréhension de la douleur déclenche la contracture, provoquant ainsi la douleur, ce qui ne fait qu’augmenter l’appréhension de la pénétration.
C'est en se protégeant de cette douleur que l'on contracte encore plus : c'est le cercle vicieux du vaginisme.
Le vaginisme peut faire partie d'un phénomène plus complet de refus, voire de phobie de la sexualité, de frigidité. Mais souvent il n'empêche pas la réponse sexuelle normale, l’excitation, la lubrification et l’orgasme produits par la stimulation clitoridienne.
Les femmes sont souvent honteuses de ce trouble et sa méconnaissance auprès des professionnels de santé n'arrange pas les choses. Les femmes souffrant de vaginisme n'osent pas consulter les gynécologues, ne se font pas aider et souffrent silencieusement durant de longues années.
"Je pense que je suis Vaginique",
"Je crois que ma copine est vaginique"
Que faire en cas de suspicion de vaginisme ?

Tout d'abord sachez que c'est un trouble qui se soigne!
La première chose à faire est d'en parler à un professionnel qualifié afin de se faire diagnostiquer :
Par qui ?
> Par un thérapeute de confiance (médecin, sage-femme ou gynéco, kiné ou ostéo, psy) qui vous écoutera -sans jugement-, et vous redirigera pour effectuer un bilan médical.
> Un médecin spécialisé qui devra être en mesure de vous répondre après vous avoir posé quelques questions et suite à un examen précis et attentif.
L’examen gynécologique est nécessaire pour éliminer une cause physique à cette impossibilité de pénétration et vérifier qu'il ne s'agit pas d'une vestibulite ou de toute autre vulvodynie ou d'un hymen trop épais (On parlera de tout cela dans d'autres articles ;)) . Mais cela ne veut pas dire que l'on va forcement explorer le vagin à l'aide d'un spéculum : ra-ssu-rez-vous ! ;)
> Si on y voit une cause physique (atteinte anatomique par exemple) alors c'est une prise en charge médicale que l'on va vous proposer de prime abord (mais à compléter en général par le 2/)
> Si on n'y trouve pas de cause physique particulière alors vous avez plein d'alternative pour vous accompagner ! Le travail se fera généralement de manière pluridisciplinaire car il faut tout prendre en charge : le corps&l'esprit sont intimement liés dans ce trouble (mais comme toujours ! ).
Je vous ferai un article exclusivement sur la prise en charge en ostéopathie dans ce trouble :).
Ce qu'il faut retenir :
Le vaginisme n’est pas une fatalité, quelle que soit sa durée. Le parcours peut être long mais cela se soigne.
Merci à @osteofeminin pour le partage de cette superbe illustration
(ça bouge chez les ostéo ça fait plaisir ! :)).
Pour aller plus loin :
- Association Les Clés de Vénus
- Compte Instagram : @osteofeminin
- Livre :
"Les femmes et leur sexe" de Heidi Beroud-Poyet & Laura Beltran
"Le choeur des femmes" de Martin Winckler
"Les Joies d'en bas" de Nina Brochmann & Ellen Stokken Dahl